
Véronique,
Il y a quelques mois, ton ex-mari, Luc, m'avait proposé de me joindre à vous pour un barbecue organisé dans son jardin à l'occasion de l'anniversaire de vos jumeaux.
Pour moi, ce fut l’un des plus grands bonheurs de notre relation : pouvoir être là, avec vous tous, en famille, dans un moment simple et uni.
Je suis quelqu’un de conciliant, pour qui l’harmonie, les liens familiaux et les amitiés profondes sont essentiels.
Cette invitation, pour moi, représentait l’un des plus beaux cadeaux que tu m’aies faits dans ta vie : au même titre que le mariage de ton fils ou l'anniversaire de ta maman.
Être invité chez Luc, c’était une manière pour moi de me sentir pleinement intégré, et quelque part, d’envisager encore plus sereinement un futur mariage entre nous.
Quand cet élan a été brisé, j'ai été profondément blessé.
Je n’en ai pas beaucoup parlé, mais pour moi, c’était bien plus qu’un simple événement : c’était une consécration, une étape naturelle vers une vie à deux pleinement assumée.
Je ne pouvais pas imaginer me marier avec toi sans la présence amicale de Luc, car il fait partie de ton histoire, de ta famille, de ce qui compte pour toi.
Je me souviens aussi des 80 ans de ta maman : lorsque j'avais proposé que tu invites Luc, tu avais refusé en me disant: "Pas question ! "
Pour moi, cela avait du sens de l’inclure : ta maman est la grand-mère des jumeaux, Luc est leur père.
J'aurais voulu que tout le monde soit là, pour toi, pour eux, pour nous.
Aujourd'hui, je vois que tes relations avec lui se sont apaisées — et moi, quelque part, je suis resté en marge, sur le trottoir.
C’est un peu la même chose avec Eliot.
Je t’avais dit qu’avec du temps et de la patience, la relation avec ton petit-fils trouverait naturellement son chemin...
Je crois que j'avais raison, et j’aurais tant aimé être pleinement à tes côtés pour vivre cette enfance, faire du vélo et autres jeux avec lui.
Ta maman, Joy, Eliot, Aurélie, Olivier, Patrick, Joël... Ils me manquent.
Mais si je retourne la liste, je peux dire aussi : tu nous manques — à moi, mais aussi à Mieke et Renato, Don Enrico, mon frère Pieter, Alain et Katrien, Jean Croisile, Brigitte et Helmut, Evelyne et Jean, Jean Baetens, Olivier Pisseau, Thierry Fastenakels...
La liste est longue, et elle continue avec les familles Platteuw, Collas, Totté et tant d'autres encore, que tu avais croisées, aimées, appréciées.
Beaucoup de gens se réjouissaient de mon bonheur avec toi.
Et pourtant... il y a eu aussi la liste des incompréhensions : Notre anniverssaire de Duchesse, Fast et moi à Bruges, notre arrivée que tu as froidement acceullie à l’hôtel d’Amsterdam, ton retour précipité vers la Belgique en train après la Tanzanie, l’anniversaire de Jean Croisile où je suis allé seul avec Bérengère, mes aquagyms où je rêvais de t’avoir à mes côtés, quatre jours à Essaouira au Maroc ou tu étais pourtant libre ...
Sans oublier mon travail acharné pour construire un avenir commun — pas pour t’acheter, mais pour te mériter.
Tout cela, c’est moi.
Tout cela, c’est ce que je ressens.
Et malgré tout, malgré la distance, malgré la douleur, malgré le silence...
Je t’aime.
Véronique,
Je ne cherche pas à te mettre la moindre pression.
Je voudrais simplement te retrouver, à la loyale, avec sincérité.
Te convaincre par ce que je suis, et non par des artifices.
Je ne suis pas un truand, Véronique.
Je suis juste un homme qui t’aime — toi, depuis si longtemps, depuis que nous avions 20 ans.
Et malgré les années, malgré tout ce que la vie a mis sur notre route, ce sentiment est toujours là, intact.
Simplement là, pour toi. Pour nous, pour une vie simple, saine, sportive et culturelle